À quoi sert une pelouse dans un jardin ?

Par définition dans son acception paysagère, une pelouse est une surface herbacée semée de graminées non fourragères (le gazon), formant une étendue dense, tondue régulièrement. Omniprésente dans notre quotidien, la pelouse joue des rôles variés : fonctionnel, sociologique, récréatif, esthétique, écologique.

Le rôle fonctionnel de la pelouse

Dans le concept architectural ou paysager d’un jardin, la pelouse fait partie des « incontournables » parce qu’elle fait le lien entre les éléments construits et les plantations, mais bien plus encore…  Le gazon naturel procure une surface naturelle, sécuritaire, confortable

Les allées gazonnées

Dans un jardin, à partir du moment où l’on ne fait pas passer de matériel lourd sur une allée, cette dernière peut être constituée d’un simple gazon résistant au piétinement (mélange sport et jeux). En utilisant des dalles alvéolées à engazonner, on peut rendre l’espace carrossable et l’utiliser comme parking. C’est sans aucun doute le moyen le plus économique pour cet usage, limité il est vrai à une zone plane (cela ne fonctionne pas dans les pentes).

Lorsque le gazon est dense et tondu court il est très agréable de se déplacer dessus pieds nus, la sensation de douceur et de souplesse étant incomparable.

Le rôle sociologique de la pelouse

La contemplation de la pelouse est reposante du fait même de son uniformité. Bien entretenue, elle donne une impression de raffinement et de netteté à la propriété. Un beau gazon, bien vert crée une ambiance accueillante, sympathique, dynamique. C'est un facteur d'apaisement et de diminution du stress urbain

La pelouse de réception

On peut utiliser la pelouse pour recevoir des amis dans une ambiance plus « nature » et décontractée que sur la terrasse avec, notamment, la possibilité d’y organiser des pique-niques. C’est une activité particulièrement agréable en été du fait de la sensation de fraîcheur générée par le gazon (voir « le rôle écologique de la pelouse »).

La pelouse en liberté

Le simple fait de pouvoir marcher sur une pelouse (surtout dans un jardin qui n’est pas le sien) permet de s’approprier le lieu, de mieux s’en imprégner pour ressentir une meilleure proximité avec les plantations. La pelouse donne une sensation de liberté parce qu’on fait corps avec le végétal qu’il est permis de fouler, tandis que l’intimité avec les fleurs et les arbustes des massifs se limite au regard.

La pelouse apaisante

Le vert est une couleur reposante qui ne suscite ni mélancolie, ni nostalgie. C’est pourquoi les pelouses sont de plus en plus prisées à des fins thérapeutiques dans les EHPAD, les maisons de repos, voire certains établissements psychiatriques. Dans ce cas le tracé est réalisé tout en courbes et en ondulations pour éviter la moindre sensation de monotonie. Chez soi, on composera une ambiance harmonieuse et relaxante en créant des scènes variées entrecoupées d’espaces engazonnés.

Le rôle récréatif de la pelouse

La pelouse constitue un espace de jeu ou d’activités sportives. De nombreux sports se déroulent sur gazon : football, rugby, golf, tir à l’arc, base-ball, cricket, tennis, hockey, polo, tir, soft-ball, athlétisme, volley-ball. L’avantage du gazon est de constituer une surface souple qui amortit bien les chutes.

Même en utilisant des mélanges spécialement prévus pour, la répétition des activités sur le gazon nécessite un entretien supérieur à la normale. Le passage systématique du rouleau après l’épisode de sport ou de jeu, un arrosage généreux et une fertilisation mensuelle doivent être envisagés.

Le rôle esthétique de la pelouse

Les jardiniers « ultra-naturalistes » qui rejettent aujourd’hui l’aspect uniforme et régulier d’un gazon bien tondu on tort car il souligne le tracé des massifs, met en évidence les structures, accentue les effets de perspective et habille joliment le modelé du terrain.

La pelouse agrandit visuellement l’espace

Du fait de sa faible hauteur et de son uniformité, la pelouse conduit le regard vers les massifs ou un point d’orgue quelconque dans le jardin.
La pelouse dégage l’espace tout en l’habillant et constitue une « respiration » entre des plantations qui, dans des petits jardins, pourraient paraître oppressantes du fait de leur opulence.

La pelouse met en valeur les autres plantations

La couleur vert tendre du gazon peut être considérée comme « neutre » dans le contexte d’un jardin, elle repose l’œil plus qu’elle ne l’attire et de ce fait elle renforce l’éclat des fleurs ou rend plus repérable la silhouette élégante d’un arbre ou d’un arbuste.

La pelouse définit le tracé du jardin

En constituant des zones de transition entre l’inerte (les allées, le bâti) et le vivant (les massifs, les plantations), la pelouse participe à l’expression du jardin car elle souligne les lignes (droites ou courbes) qui en définissent le style. 

La pelouse fleurie

Lorsqu’elle occupe une surface importante, on peut reprocher à la pelouse son manque de fantaisie et son aspect immuable. Il suffit de quelques fleurs pour faire disparaître toute sensation artificielle et donner une touche champêtres au jardin. Pour cela deux solutions : laisser faire la nature en acceptant par exemple pâquerettes et pissenlits (attention ils risquent de coloniser rapidement le gazon) ou bien effectuer des plantations. Dans ce cas, disséminez des bulbes au hasard. Ils enchanteront le printemps, puis disparaîtront avant de renaître l’année suivante.

Le rôle écologique de la pelouse

Considérée à tort par certains comme un « désert de biodiversité », la pelouse recèle en réalité une vie intense car les graminées à gazon permettent un développement important de la microfaune du sol autour de leurs racines. Mais son action positive sur le plan environnemental dépasse largement la simple constitution d’un biotope.

La pelouse évite la dégradation des sols

En constituant une couverture vivante et diversifiée, le gazon protège les sols de manière économique et durable de l’érosion due à l’eau et au vent. Du fait de l’importante densité de leur feuillage (1 m2 de pelouse présente une surface foliaire développée d’au moins 2 m2 soit à peine deux fois moins que celle d’une forêt) mais aussi du réseau complexe et très imbriqué que forment leurs racines (elles représentent environ 70 % de la masse totale de la plante), les surfaces engazonnées garantissent la stabilité́ et l’équilibre du sol. En constituant une masse filtrante naturelle du fait de sa masse racinaire, le gazon ralentit la vitesse de pénétration des précipitations, et empêche le ruissellement, ce qui réduit la puissance érosive des écoulements d’eau qui est épurée avant de s’infiltrer vers les couches aquifères souterraines. Cette action protectrice s’étend à la pédofaune, c’est-à-dire aux organismes vivant dans le sol.

Gazon et réchauffement climatique

Le gazon régule la température dans son environnement par le processus naturel d'évapotranspiration. 1 m² de pelouse libère 100 l d’eau par an dans l’atmosphère (plus de 2 litres par jour en plein été), d’où un effet rafraîchissant dans les jardins. Lors d’un épisode de canicule, la pelouse est moins chaude de 6 à 9 °C que le béton ou l'asphalte et même de 4 à 5 °C par rapport aux massifs de fleurs ou au potager (Maryland Turfgrass Survey - An Economic Value Study 1996). En ville, un hectare de gazon a le pouvoir refroidissant de 140 t d'air climatisé. La superficie des pelouses urbaines de l’hexagone étant estimée à 500 000 hectares, le bénéfice de leur présence est considérable !

L'albédo mesure la capacité d'une surface à refléter l'énergie solaire. Il est compris entre 0 et 1 (noir = 0 et blanc = 1). Les villes, majoritairement bétonnées et goudronnées, présentent des surfaces sombres qui se réchauffent très rapidement au soleil. La pelouse a un albédo plus intéressant variant de 0,25 à 0,30, soit l’équivalent d’une couverture végétale naturelle (prairie). 

Une pelouse bien entretenue parvient à séquestrer de 10 à 12 t de CO2 par an dans ses feuilles et ses racines. À superficie égale, les gazons stockent autant de CO2 dans le sol qu’une plantation d’arbres âgée de 25 ans. La partie aérienne des graminées à gazon est composée essentiellement de feuilles, organes clef pour la captation du gaz carbonique et la libération d’oxygène (photosynthèse). Ces feuilles présentent la particularité de rester vertes et fonctionnelles toute l’année, contrairement aux arbres dépourvus de feuilles six mois durant, en automne et en hiver. La fétuque rouge est l’espèce de graminée à gazon qui renferme le plus de carbone, soit environ trois fois plus que la moyenne des autres espèces.

La pelouse contrôle la pollution de l’air

Du fait de son importante activité photosynthétique, le gazon produit de l’oxygène et capte le CO2. Diverses études réalisées en 2008 (Plante et Cité-SFG-TOP Green – American Lawns - Maryland Turfgrass Survey - INRA), ont montré qu’un hectare de gazon produisait dans l’année l'oxygène nécessaire à 150 personnes et captait l’équivalent du CO2 émis par environ 30 automobiles.  Sachant qu’en France les pelouses des jardins de particuliers couvrent environ 700 000 ha, on voit tout de suite l’impact positif obtenu !

La surface d’une pelouse étant très irrégulière, elle réduit la présence de poussières autour des habitations. En effet, l’air qui passe juste au-dessus et à travers les feuilles d’un gazon se voit ralenti par un effet de friction, d’où la retenue des particule. L’effet est encore plus efficace lorsque la feuille est humide. Le simple ralentissement du flux d’air ne lui permet plus de transporter les particules les plus lourdes, qui tombent entres les brins d’herbe sous l’effet de la gravité. Les experts estiment que l’ensemble des gazons de la planète emprisonnent annuellement environ 12 millions de tonnes de poussières. Ces dernières sont entraînées dans le sol par l'eau des précipitations.

La pelouse réduit la pollution sonore

Le gazon réduit aussi les nuisances sonores car il absorbe les sons violents beaucoup mieux que les surfaces dures. Cet effet est renforcé par la présence proche de massifs d’arbustes et de haies.. L’atténuation du bruit ambiant par la présence de pelouse peut atteindre 5 dB (A), sachant qu’un son perçu diminue de 6 db (A) , chaque fois que la distance qui nous sépare de sa source, double (Noise contrôle in the transportation corridor – CG Manning et GJ Harris 1986 - Arup Acoustics).

La qualité de la fonction environnementale des pelouses est directement conditionnée à la bonne santé des graminées à gazon. L’amélioration de variétés rendues plus pérennes et plus résistantes par la sélection, les a rendues de fait environnementalement plus efficientes.

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