
Qu’est-ce qu’une plante couvre-sol ?
On désigne sous ce nom ou « plantes tapissantes » les végétaux qui possèdent un développement étalé et de faible hauteur. Pour une alternative au gazon, ils doivent être vivaces (vivre plusieurs années) et posséder un feuillage persistant (la végétation reste présente en hiver). Dans l’idéal, ces plantes doivent supporter le piétinement, tout au moins épisodique.
Quels sont les avantages des plantes couvre-sol ?
- En premier lieu, une meilleure adaptation aux climats difficiles (pour les espèces que nous avons sélectionnées ici) avec un feuillage qui ne jaunit pas en été, même avec peu d’arrosage.
- Elles ne nécessitent pas de tonte (hormis certaines graminées pour lesquelles nous préciserons l’entretien)
- Certaines plantes couvre-sol fleurissent de façon très décorative.
- Il est possible de les installer dans les lieux difficiles d’accès comme les talus ou les bordures étroites.
- Elles ne demandent aucun entretien une fois qu’elles sont bien implantées.
Quels sont les inconvénients des plantes couvre-sol ?
- Rares sont celles qui associent à la fois une finesse de feuillage et une résistance au piétinement identiques à celles du gazon.
- Il s’agit de plantes vivaces qui ne se multiplient pas bien par semis et sont proposées sous forme de petits plants (parfois de plaques) dont le prix de revient au mètre carré est très nettement supérieur à celui du gazon.
- Un certain nombre de ces alternatives au gazon craignent le froid et peuvent disparaître en hiver.
- Certaines espèces acceptent mal la concurrence de la flore spontanée (mauvaises herbes).
Le chiendent pied de poule ou herbe des Bermudes
Cette graminée (Cynodon dactylon) commune dans le monde entier constitue un tapis régulier qui remplace parfois le gazon dans les régions au climat doux.
Les points forts :
- Une bonne résistance à la sécheresse
- Le Cynodon accepte les sols médiocres
- Il couvre bien le sol, formant un tapis très épais, résistant au piétinement intensif, d’où son utilisation pour les terrains de sport
- Plante bien adaptée à la chaleur
- Indifférent à la nature du sol
Les points faibles :
- Une réelle sensibilité au froid (-8 °C)
- Il doit être planté à raison de quatre godets par mètre carré car c’est une plante stérile.
- Aspect relativement grossier
- Très lent à s’installer
- Il jaunit de décembre à avril
- Il supporte mal les tontes courtes (idéal 15 cm)
Nos conseils :
- Optez plutôt pour le cultivar ‘Santa Ana’, un hybride aux feuilles plus étroites et qui résiste à -10 °C
- Tondez une fois par mois de mars à octobre
- Un désherbage soigneux est nécessaire chaque année
- Ne pas trop arroser pour éviter qu’il ne devienne envahissant
Le Dichondra rampant, incomparable pour les zones ombragées
Dichondra repens est une sorte de liseron (Convolvulacées) originaire d’Australie et de Nouvelle-Zélande, dont les longues tiges prostrées forment un tapis régulier de petites feuilles rondes
Les points forts :
- Il résiste parfaitement à la chaleur
- Il réussit bien en bord de mer (sol salé)
- On peut le cultiver à l’ombre où il réussit mieux qu’au soleil
- La tonte est inutile
- Une grande longévité dans les régions adaptées
- On peut marcher dessus, mais pas l’utiliser comme terrain de jeu ou de sport
Les points faibles :
- La croissance est très lente
- Lors de l'installation, le dichondra supporte assez mal la compétition avec les mauvaises herbes.
- Le feuillage est semi-persistant dès qu’il gèle
- On le multiplie essentiellement par petits plants (la germination des graines est délicate)
Notre conseil :
- Un désherbage soigneux et régulier est le secret de la réussite
- Pour réduire la hauteur du tapis de dichondra, il suffit de réduire l’arrosage
- Un sol léger et bien drainé est indispensable
La frankénie à la bonne franquette
Frankenia laevis est indigène en France, originaire des côtes atlantique et méditerranéenne. C’est une vivace tapissante, à souche presque ligneuse, formant un tapis de 5 cm d'épaisseur de feuilles vert foncé. On l’appelle parfois bruyère maritime
Les points forts :
- Un aspect de moquette végétale rase (de 1 à 4 cm) et dense à feuillage persistant vert foncé
- Il demande peu d’arrosage, une fois par semaine suffit
- La frankénie résiste aux embruns et apprécie les terres pauvres
- Inutile de tondre
- Jolie floraison rose en mai et juin
- Une rusticité correcte (-10 °C)
- Les tiges se marcottent naturellement
Les points faibles :
- La multiplication est uniquement végétative : plantez quatre godets par mètre carré
- Ne pas trop marcher sur cette plante
- L’aspect est esthétique, mais différent de celui du gazon
- La plante devient rouge-bronze en hiver, ce que certains trouveront décoratif
Nos conseils :
- Une lutte permanente contre les herbes indésirables est indispensable
- Plantez la frankénie sur un lit de gravillons car elle aime les sols très poreux
- Utilisez la frankénie sur des surfaces limitées pour garnir des bordures ou des petits passages
Le kikuyu, la pelouse des pays tropicaux
Cette graminée africaine (Pennisetum clandestinum) est très utilisée dans les régions au climat doux car elle ne jaunit pas sous l’effet de la chaleur.
Les points forts :
- La plante est disponible en graines, d’où un coût d’installation très acceptable
- Très bien adapté à une pelouse en bord de mer car il supporte le sel
- Une couverture très dense au toucher agréable
- Il supporte le piétinement et peut être utilisé pour un terrain de sport
- Grande longévité dans les zones hors gel
- Idéal sur les talus du fait de son système racinaire dense et solide
Les points faibles :
- Un aspect franchement grossier
- Très sensible au froid (minimum -5 °C)
- Implantation lente
- Le kikouyou entre en dormance l’hiver, prenant un aspect jaune paille
- Très envahissant dans les jardins où il se plaît
Notre conseil :
- Le désherbage est indispensable au moins la première année
- Ne pas tondre plus d’une fois par mois et pas trop court (de 5 à 8 cm)
- Associez le kikouyou avec du ray-grass anglais pour conserver un bel aspect en hiver
La verveine nodiflore, piétinez-la
Phyla nodiflora est une plante sud-américaine naturalisée en Corse, dont les tiges herbacées étalées s’enracinent naturellement.
Les points forts :
- Cette plante supporte les piétinements importants et même le passage occasionnel d’une voiture
- Une jolie floraison blanc rosé et un peu parfumée, de mai à septembre
- Une rusticité correcte (-10 °C)
- Une excellente résistance à la sécheresse avec une défeuillaison partielle toutefois
- Tous les types de sols conviennent
Les points faibles :
- Le feuillage se dessèche en fin d’automne, laissant un aspect peu esthétique, surtout lorsque l’hiver est frais
- Multiplication végétative à raison de quatre godets par mètre carré
Nos conseils :
- N’hésitez pas à utiliser la verveine nodiflore sur un parking ou dans une allée carrossable
- La floraison attirant les abeilles, n’utilisez pas la verveine nodiflore dans les aires de jeu
- Passez le coupe-bordure à fil sur la plante à la fin de l’hiver pour régulariser la végétation et éliminer les herbes indésirables.

Le faux Kikuyu, solide mais envahissant
Souvent appelé à tort kikuyu du fait d’une ressemblance évidente, Stenotaphrum secundatum se rencontre aussi sous les noms d’herbe de Ste Augustine ou herbe des buffles. C’est une graminée subtropicale que l’on rencontre en Amérique centrale, en Afrique du Sud et même en Nouvelle-Zélande
Les points forts :
- Le Stenotaphrum forme des pelouses durables et résistant à un piétinement intensif
- C’est une herbe robuste, se propageant par des rhizomes vigoureux qui forment un matelas épais.
- Un seul arrosage par semaine suffit en été. Le Stenotaphrum peut supporter plusieurs semaines sans eau mais il jaunit pour reverdir ensuite après de généreux arrosages
- Une seule tonte par mois au printemps et en été
- Cette plante de croissance rapide peut être utilisée sur de grandes surfaces
Les points faibles :
- Les feuilles sont assez larges ce qui donne un aspect grossier à la pelouse
- Résistance au froid limitée entre -6 et -8 °C, les jeunes plantations étant plus sensibles au froid (-5 °C) que les pelouses de Stenotaphrum bien établies
- Le Stenotaphrum jaunit ou brunit en hiver dès – 3 °C, puis il reverdit au printemps
- Lorsque les conditions lui conviennent c’est une plante qui peut devenir très envahissante et nécessiter la pose d’une barrière anti-rhizome en bordure
Nos conseils :
- Cette herbe drageonnante convient pour fixer les dunes et les talus. On peut aussi l’utiliser pour les aires de jeu.
- Plantez quatre godets par mètre carré pour obtenir une couverture totale de la surface en un an.
- Un désherbage soigneux est indispensable la première année jusqu'à couverture totale du sol.
- Un arrosage et une fertilisation régulière la première année permettent une installation plus rapide.
Le thym hirsute, un joli tapis fleuri
Ne dépassant pas 5 cm de haut et développant un réseau compact de tiges étalées à feuillage persistant, Thymus hirsutus pousse naturellement dans les zones rocailleuses où il forme habille bien le sol
Les points forts :
- Une véritable alternative au gazon dans les zones où l’on ne marche qu’épisodiquement.
- Il accepte les sols les plus pauvres.
- Il habille en beauté toutes les irrégularités du terrain.
- Jolie floraison rose clair en mai-juin.
- Une rusticité totale (la plante est originaire d’Europe centrale).
- Il est rarement envahi par les mauvaises herbes.
Les points faibles :
- Il supporte très mal l’humidité mais aussi les fortes sécheresses.
- Il n’aime pas beaucoup être piétiné.
- Exposition très ensoleillée obligatoire.
- Multiplication végétative à raison de 6 godets par mètre carré.
Notre conseil :
- Les fleurs étant très mellifères, réservez le thym hirsute aux zones non fréquentées par les enfants.
- Limitez l’utilisation du thym hirsute à des petites surfaces comme les interstices de dallages et les bordures.
- Allégez bien le sol au moment de la plantation en incorporant du sable grossier.
Le gazon des Mascareignes : il faut marcher dessus !
De son nom botanique Zoysia tenuifolia, cette graminée asiatique vivace résiste jusqu’à -10 °C environ. C’est une excellente solution pour les jardins du bord de mer.
Les points forts :
- Le feuillage très fin forme un tapis dense et très esthétique de 5 à 10 cm de haut.
- La plante supporte un piétinement intensif.
- Les rhizomes traçants envahissent lentement la totalité du sol ce qui retient bien les talus.
- Il aime la chaleur et le plein soleil.
- Tous les types de sols sont acceptés.
- Il accepte bien les embruns.
Les points faibles :
- La plante étant stérile, il faut la planter à raison de 8 godets par mètre carré pour obtenir une couverture totale de la pelouse en un an.
- Le feuillage jaunit en hiver dès -5 °C mais il reverdit au printemps.
- Le Zoysia peut supporter plusieurs semaines sans eau mais il jaunit et reverdit après quelques arrosages copieux.
- Un désherbage très soigneux est indispensable la première année jusqu'à couverture totale du terrain.
- La croissance est assez lente au début (on obtient un tapis homogène en deux ans)
Nos conseils :
- Un arrosage par semaine en été permet de conserver en permanence un beau tapis vert.
- Utilisez le Zoysia sur les zones de jeu car il reste bien ras lorsqu’il est bien piétiné, sinon il forme un tapis bosselé d'aspect naturel.
- Une tonte annuelle redonne de l’homogénéité au tapis.
- Fertilisez une à deux fois par an avec un engrais gazon à libération lente. Utilisez le Zoysia sur des petites surfaces (maximum 200 m2) en raison du coût que représente la plantation.
Le microtrèfle, un compromis intéressant
Un long travail de sélection génétique a permis à diverses entreprises semencières d’obtenir un trèfle blanc vraiment nain et gazonnant (‘Microclover’ ou ‘Pipolina’ par exemple)
Les points forts :
- Le trèfle appartenant à la famille des Fabacées (Légumineuses) il est capable de fixer l’azote atmosphérique sur ces racines ce qui fertilise le sol (économie d’engrais).
- La densité de végétation du microtrèfle assure une couverture totale du terrain ce qui ne permet pas le développement des herbes sauvages.
- Le microtrèfle reste vert toute l’année et il résiste bien à la sécheresse.
- Le système racinaire profond du microtrèfle est intéressant pour stabiliser les talus.
- Une rusticité parfaite.
Les points faibles :
- Le microtrèfle s’utilise en association avec des graminées à gazon « classiques », il nécessite des tontes régulières et de préférences courtes (moins de 3 cm) pour se densifier de façon optimale.
- Les expositions très chaudes et très ensoleillées sont peu appréciées. En revanche, les résultats sont bons sous une ombre légère.
Notre conseil : Un robot de tonte sera idéal pour entretenir les pelouses avec microtrèfle, la coupe régulière effectuée par la machine évitant les floraisons qui pourraient attirer les insectes butineurs avec le risques de piqûres qui s’en suivent.
Pour plus de trucs, astuces et autres bons conseils pour l’entretien et la vie de votre jardin retrouvez nous sur Facebook.