Tout ce qu’il faut savoir pour réaliser une belle pelouse

Si les jardiniers français semblent par tradition fâchés avec leurs pelouses, c’est qu’ils la considérent comme de « l’herbe ». Nos amis d’outre-Manche, qui nous font pâlir de jalousie avec leurs moquettes végétales, ont depuis longtemps compris qu’une pelouse était une culture à part entière… Alors suivez nos conseils et vous allez réussir une pelouse que l’on vous enviera.

Deux périodes de l’année sont propices à la création ou à la rénovation de la pelouse : le printemps en avril-mai et de la fin de l’été au début de l’automne (du 15 septembre au 15 octobre environ). Bien réalisée et correctement entretenue, la pelouse va durer une bonne dizaine d’années.

La préparation du sol

C’est le point le plus important car le travail soigné du sol conditionne l’implantation du gazon et son comportement dans l’avenir. L’idéal est de se montrer prévoyant et d’avoir déjà tout bien nettoyé et labouré depuis l’automne. Si vous n’avez pas eu le temps, rien de grave. Commencez par retourner tout le terrain (si vous n’en avez pas, louez une motobineuse, vous économiserez du temps et des efforts). Retourner la terre sur 15 cm de profondeur suffit pour implanter une pelouse.

Pour les semis de printemps, labourez en automne ou en hiver, sans casser les mottes. Le gel réalisera un émiettage naturel. Pour les semis en septembre, labourez finement dans le courant de l’été.

Il est très important d’éliminer soigneusement toutes les racines d’herbes sauvages que vous rencontrez cela évitera la corvée du désherbage par la suite.

Si la parcelle est enherbée, il sera bon de pulvériser un désherbant de biocontrôle (à base d’acide pélargonique ou d’acide acétique, les deux matières actives actuellement homologuées pour cet usage) pour brûler toute la végétation spontanée.

L’amendement pour améliorer la terre

Lors du travail du sol, incorporez un fertilisant organique (compost végétal, fumier et algues) qui va jouer un rôle régulateur en apportant de l’humus et contribuer à la fertilité. Épandez uniformément sur le sol nu 500 g/m2 d’un fertilisant (amendement) organique du commerce ou 5 à 7 cm de compost bien décomposé. Il sera enfoui lors du labour.

Gare aux graines de mauvaises herbes souvent présentes dans le compost ménager ! Attendez une quinzaine de jours après l’enfouissement, le temps de laisser lever les plantules indésirables et de les éliminer rapidement d’un coup de binette ou avec la griffe.

Une fertilisation de fond pour nourrir longtemps

Ajoutez à l’amendement organique une à deux poignées de corne torréfiée par mètre carré ou tout autre engrais de fond proposé dans le commerce. Ces fertilisants libèrent lentement leurs éléments nutritifs de façon contenue et progressive. Il existe des formules à base organique utilisables en culture biologique. Elles constituent une réserve nutritive bien équilibrée dans le sol. Le gazon vit longtemps, il faut qu’il puisse s’alimenter.

Un émiettage profond

Utilisez une griffe à quatre dents (croc à fumier) pour parfaire l’ameublissement du sol tout en brisant les plus grosses mottes. Passez l’outil dans le sens de la longueur du terrain, puis de la largeur (travail en croix) afin d’obtenir une efficacité optimale.

L’épierrage, une précaution indispensable

Éliminez soigneusement les pierres que vous rencontrez lors de la préparation du sol. Elles ont en effet tendance à remonter en surface naturellement et risqueraient plus tard d’endommager la lame de la tondeuse.

Profitez de ce travail pour éliminer les fragments de racines ou de rhizomes car le moindre morceau de chiendent ou de liseron redonne une nouvelle plante qui concurrencera le gazon.

Le nivellement pour optimiser le profil du terrain

Le passage de la griffe permet d’effectuer un premier nivellement grossier du sol. Si vous constatez la présence de creux et de bosses, il faudra araser ces dernières à la pelle et remplir les parties creuses avec la terre extraite. L’important est de modeler la surface du sol de manière à lui donner un profil homogène. Évitez les brusques cassures de terrain et les dénivelés importants qui compliquent inutilement les opérations d’entretien.

Un émiettage de surface pour optimiser

Vous pouvez passer une nouvelle fois la griffe en n’enterrant les dents que de la moitié de leur longueur (environ 10 cm). Il est possible de remplacer cette étape par un second passage du motoculteur, en faisant tourner les fraises à grande vitesse pour obtenir un émiettage très fin.

Un premier ratissage pour lisser superficiellement

Nivelez soigneusement au râteau, que vous utilisez en position quasi verticale (comme un balai), de façon à laisser les dents effleurer le sol pour travailler seulement en surface.

Le roulage pour affermir la surface

Une fois le sol de la future pelouse préparé, il ne faut pas que vos pieds s’enfoncent dedans de plus de 1 à 2 mm lorsque vous marchez dessus. Si la terre n’est pas suffisamment damée et qu’elle manque d’assise, la pelouse prendra rapidement un aspect inesthétique de « tôle ondulée ». Il est donc important de passer un rouleau lourd plusieurs fois sur tout le terrain (travaillez aussi en croix comme pour le griffage)

Dans un petit jardin un piétinement systématique de toute la parcelle à ensesmencer peut suffir.

Un second ratissage pour fignoler

La préparation du terrain se termine par un nouveau passage du râteau destiné à uniformiser la surface du sol qui doit être aussi place que possible. C’est très important afin de disposer par la suite d’une pelouse bien régulière. Au cours de cette opération, on élimine les dernières petites mottes et les cailloux qui traînent en surface.

L’idéal serait ensuite d’attendre de trois à cinq semaines avant de semer le nouveau gazon, de façon à pouvoir éliminer les mauvaises herbes qui pourraient germer entre temps, d’où l’importance de bien anticiper la préparation du sol.

Le semis : la bonne dose au bon moment

L’époque idéale pour semer le gazon reste l’automne, c’est à dire de mi septembre à mi-octobre, car le jeune gazon est alors moins gêné dans son développement par la présence d’une végétation concurrente. En effet, à cette période de l’année, les adventices annuelles sont parvenues en fin de croissance. Elles vont donc disparaître naturellement. Par ailleurs, il n’y a plus guère à cette époque, et contrairement au printemps, de germination de d’herbes sauvages dont les graines sont transportées par le vent ou les oiseaux. En semant un gazon en automne, le jardinier pourra profiter dès le printemps d’une pelouse déjà bien installée.

En fin d’été, le sol étant bien réchauffé, la germination du gazon s’effectue plus rapidement. Le jeune gazon va profiter des pluies d’automne et d’hiver pour bien se gorger d’eau et s’enraciner profondément, à l’inverse de celui qui, né au printemps, devra affronter les chaleurs de l’été, tandis qu’il est tendre et pas encore bien étoffé.

Sachez toutefois que le semis est possible toute l’année, excepté durant les périodes de grand froid et de canicule ; une température minimale de 10 °C est nécessaire à la germination. Les semis de printemps lèvent plus rapidement et profitent de l’humidité naturelle abondante en cette saison.

Choisissez un mélange de gazon approprié à la situation et à l’usage désiré (voir notre article qu’est-ce que le gazon)

Versez les semences dans un seau et brassez bien pour les mélanger. En effet, la dimension des graines diffère selon les espèces et elles peuvent se « trier » naturellement durant le stockage par simple effet de la gravité. Si vous n’êtes pas habile avec le « geste auguste du semeur », mélangez le gazon avec deux fois son volume de terreau fin ou de sable pour disposer d’une quantité importante, plus facile à répartir sur une grande surface.

Dispersez les graines uniformément, à la dose de 30 à 40 g/m2 (soit deux bonnes poignées) selon les compositions (vérifiez les indications portées sur l’emballage). Le gazon est sur le sol « à la volée ». Pour qu’il se disperse uniformément, serrez une bonne poignée de graines au creux de la main, portez cette dernière à la hauteur de l’épaule, puis projetez votre avant-bras vers le sol d’un mouvement vif et ouvrez brusquement les doigts lorsque le bras est tendu. Là aussi opérez une fois dans le sens de la longueur du terrain, puis dans la largeur.

Pour une répartition homogène et un dosage plus facile, quadrillez le terrain en carrés de 3 m de côté avec un cordeau.

Dans les régions infestées de fourmis (le Sud notamment), ajoutez de la poudre de diatomées aux graines de gazon pour éviter qu’elles ne soient pillées par les insectes. Vous pouvez aussi placer ici et là des affolants pour éloigner les oiseaux.

gazon qui pousse

L’enfouissement des graines

Pour bien germer, la semence de gazon doit être recouverte d’environ 0,5 à 1 cm de terre fine et légère. Vous pouvez saupoudrer le sol avec du terreau qui préssente l’avantage de bien conserver l’humidité ce qui favorise la germination. Ensuite, passez le râteau en orientant cette fois les dents de manière perpendiculaire au sol et en effectuant de longs mouvements d’avant en arrière avec l’outil, mais en conservant « la main légère ». Travaillez une nouvelle fois « en croix » pour optimiser la régularité de la répartition des graines.

Une bonne astuce consiste à couvrir les semis de printemps avec un voile de forçage qui va accélérer la germination du gazon, tout en évitant la contamination par les mauvaises herbes. Maintenez la protection en place jusqu’à la première tonte.

Un second roulage éventuellement

Si le sol est bien sec vous pouvez parfaire le nivellement du terrain et l’enfouissement des graines en passant à nouveau le rouleau. Dans ce cas, il faut poser des planches sur le sol afin de marcher dessus tandis que vous tirerez le rouleau sur le côté. C’est indispensable pour que les empreintes de vos pas ne s’impriment pas définitivement sur la future pelouse.

Par temps humide, supprimez cette étape car les graines adhéreraient au rouleau et vous gâcheriez en partie vos efforts de préparation du terrain.

L’arrosage, une étape indispensable

Même si le temps est humide, vous devez terminer l’opération par un arrosage copieux. Comptez de 3 à 5 litres d’eau par mètre carré (environ une heure de fonctionement d’un arroseur) tous les deux ou trois jours selon la température ambiante. Arrosez plutôt en faible quantité mais souvent dans les terres sableuses et en abondance mais à intervalle plus long dans les sols lourds. L’important est de maintenir une bonne humidité du sol au moins jusqu’à la première tonte.

Au moment de la création de la pelouse, pensez à installer un système d’arrosage automatique enterré. C’est l’idéal pour l’arrosage du gazon.

La levée du gazon, un peu de patience

Le ray-grass anglais est le plus rapide à sortir de terre (entre 4 et 8 jour selon la température ambiante). Les fétuques rouges lèvent en 10 à 20 jours, l’agrostis en une douzaine de jours et la fétuque ovine demande de 18 à 22 jours

La première tonte

Attendez que le nouveau gazon mesure entre 15 et 20 cm de long pour le couper. Passez le rouleau avant de tondre, afin de « rechausser » les graines qui n’auraient pas été bien enterrées au moment du semis. Réglez la tondeuse en position haute pour ne pas arracher les brins de gazon encore très fragiles.

Veillez à ce que la tondeuse coupe au maximum le tiers de la hauteur du brin d’herbe ce qui évitera d’affaiblir la touffe de graminée.

Il faut compter entre 40 et 60 jours, avant qu’il soit possible pour les enfants, de jouer sans l’abîmer, sur une pelouse nouvellement semée.

Et pourquoi pas une pelouse instantanée ?

Une fois le terrain bien préparé, vous pouvez remplacer le semis par la pose de gazon en rouleau déjà poussé, dense et tondu. La pelouse en rouleau s’accompagne d’environ 1 cm de terre (3 cm de gazon) ce qui garantit une bonne présence de racines. Il faut l’appliquer sur un sol bien humidifié au préalable. Pour les angles et les raccords, les découpes s’effectuent avec un couteau. Pour assurer un bon contact avec le sol, passez le rouleau.

Arrosez chaque plaque au fur et à mesure de la pose pour éviter que les premières posées déssèchent. Après la mise en place de tous les rouleaux, arrosez pour détremper le gazon. C’est indispensable pour que les plaques se soudent entre elles et pour assurer le bon développement de nouvelles racines.

L’arrosage sera quotidien la première semaine et ensuite sa fréquence dépendra de la météo. Par temps chaud et très ensoleillé (plus de 25 °C), noyer chaque soir votre pelouse asurera une bonne reprise. Il est capital que la terre située sous la plaque ne sèche pas sinon les racines ne s’y ancreront pas.

L’effet est spectaculaire et immédiat, avec la possibilité de marcher sur le gazon une semaine seulement après sa mise en place et la garantie d’une absence de mauvaises herbes. La première tonte est possible 8 jours après la pose.

Cette option est nettement plus chère que le semis, mais vous avez avec le gazon en rouleau l’assurance de disposer d’une pelouse de qualité (même si la composition du gazon de placage n’est pas toujours communiquée).

En raison de son prix (attention aux coûts de transport et à l’accessibilité pour le camion de livraison), réservez le gazon de placage à la reprise de zones pelées, à l’installation d’une pelouse dans des endroits difficiles d’accès (fortes pentes) ou à des tout petits jardins.

Recette facile pour gazon express

Si vous devez renouveler une vieille pelouse, il n’est pas forcément nécessaire d’entreprendre de gros travaux de réfection totale. Commencez par éliminer l’ancien gazon en appliquant un désherbant si vous intervenez au printemps ou en le retournant tout simplement si vous opérez en automne. L’emploi d’un herbicide à basse d’acide pélargonique permet la mise en culture de la zone traitée 24 heures seulement après l’application du produit.

Passez le scarificateur pour décompacter superficiellement le terrain. Semez le gazon mélangé avec du terreau fin. Roulez pour obtenir en final une surface bien lisse. Arrosez généreusement jusqu’à la première tonte et le tour est joué !

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