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Patrick Mioulane vous propose chaque mois de découvrir la tâche jardinière à effectuer. Parce que le jardin évolue et a besoin d’entretien tout au long de l’année, ne passez pas à côté des conseils avisés de notre expert du jardin.
À condition qu’il ne gèle pas, la période de mi-décembre à mi-février constitue l’époque idéale pour pratiquer la taille de fructification des arbres fruitiers à pépins (pommier et poirier). On taille aussi durant l’hiver, mais selon des techniques différentes : la vigne, les kiwis et les petits fruits (cassissier, framboisier, groseillier, myrtille).
Hormis les pêchers qui doivent également être soumis à une intervention précise juste avant l’épanouissement des fleurs, les arbres fruitiers à noyaux (abricotier, amandier, cerisier, prunier) ne se taillent pas car ils supportent mal les morsures du sécateur.
Souvent considérées à tort comme des techniques complexes, les tailles fruitières sont des opérations qui exigent simplement une bonne compréhension des modes de croissance et de mise à fruits des différentes espèces. Dans cet article, je vous propose de nous concentrer sur les pommiers et les poiriers et de découvrir ensemble toutes la technique de taille, à travers des réponses aux questions qui me sont couramment posées sur ce sujet…
La réflexion première d’un jardinier novice est de se dire : à quoi bon tailler, puisque dans la nature les plantes poussent très bien comme cela ? Oui, mais…
Non, seules les formes palissées (palmettes, cordons, losanges, U…) et structurées (gobelet, fuseau, quenouille) sont concernées.
Les arbres dits « plein vent » (demi et haute tige) dont la ramure est laissée en port naturel se mettent à fruit naturellement. Dans ce cas, contentez-vous d’éliminer le bois mort et au besoin, d’aérer et d’équilibrer la silhouette de l’arbre.
C’est une intervention que l’on réalise sur les jeunes arbres à partir du scion (une greffe d’un an) et jusqu’à l’obtention d’une silhouette bien charpentée ou de la forme désirée. La taille de formation se pratique chaque année jusqu’à ce que l’arbre ait au moins 5 ans.
Je vous conseille plutôt de faire l’acquisition d’un pommier ou d’un poirier déjà formé par le pépiniériste. Toutefois si vous êtes intéressé par la technique de formation, je vous conseille de visionner la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=2901zbq0EwM
Pour les formes précédemment citées, oui car le but de la taille consiste à conserver la silhouette prédéfinie tout en favorisant la production de fruits de qualité sans épuiser l’arbre.
Cela signifie : taille à trois yeux (ou trois bourgeons), c’est-à-dire à réduire la longueur des pousses, à seulement trois yeux.
Si vous vous contentez de ce principe théorique, vous obtiendrez déjà un résultat acceptable. Mais le plus intéressant est quand même de bien comprendre le mécanisme de cette taille, afin de bénéficier de toutes ses qualités.
Sachez déjà que le mode de fructification est identique chez les deux espèces. Les poiriers présentant généralement un développement plus précoce que les pommiers, ils sont taillés les premiers.
Le cycle de fructification d’un arbre fruitier à pépins se déroule sur trois ans.
La première année se développe un rameau à bois 30 à 60 cm de long, qui porte des feuilles. En hiver on peut observer qu’il ne porte que des « yeux à bois ». La taille d’hiver va permettre d’obtenir un ou deux dards au cours de la deuxième année. Après une nouvelle taille hivernale, au moins l’un des dards deviendra un bouton à fruits la troisième année.
Le principe immuable de la taille consiste à couper à environ 5 mm au-dessus d’un œil, d’un dard ou d’un bouton à fruits. La taille s’effectue en biseau dont la base est orientée à l’opposé de l’organe. Cette pente permet à l’eau de pluie de s’écouler sans « noyer » le bourgeon. On évite ainsi ce que l’on appelle la « coulure », c’est-à-dire l’avortement avant le démarrage de la végétation.
L’orientation future du rameau issu de la taille est donnée par la position de l’œil au-dessus duquel vous allez tailler. S’il pointe vers la droite, la jeune pousse se dirigera vers la droite, à gauche s’il « regarde » à gauche, idem pour le bas, le haut. Il est donc facile d’imaginer la forme future de la plante, en choisissant délibérément les yeux au-dessus desquels vous allez tailler.
Par exemple dans une forme « gobelet » on ne taille pas sur des yeux qui se dirigent vers le centre de l’arbre, le but étant d’obtenir une ramure évasée au cœur de laquelle le soleil pénètrera bien.
Sur les formes palissées le long d’un mur on évite aussi de tailler au-dessus d’un œil se dirigeant vers le mur.
Les yeux à bois produisant essentiellement des pousses feuillées (d’autres rameaux à bois), taillez systématiquement toutes les pousses à bois à trois yeux. Vous obtenez des moignons de 7 à 10 cm de long environ, que l’on appelle des coursonnes.
Partant du rameau à bois que vous avez taillé à trois yeux (principe de la taille trigemme), voici ce que vous allez observer :
Le défaut du dard est son instabilité. S’il est trop généreusement alimenté, il forme une pousse à bois. S’il reçoit trop peu de sève, il peut ester latent et porter simplement dans la saison une rosette de 3 à 5 feuilles.
Le but de la taille consiste donc à éviter qu’un dard se situe juste au niveau de la coupe pour qu’il ne reçoive pas trop de sève. Sur les arbres peu fertiles, vous pouvez tailler plus long (4 ou 5 yeux), mais dans ce cas vous allongez sensiblement la longueur de la coursonne ce qui nuit au final à la forme de l’arbre.
Il est donc préférable que les pousses portant des dards soient elles aussi taillées à trois yeux (taille trigemme à nouveau).
Les dards qui étaient portés à la base de la coursonne ont reçu une quantité raisonnable de sève. Ils sont devenus des boutons à fruits. Ces derniers portent le nom de « lambourdes » lorsqu’ils sont issus d’un dard ridé et donc portés par un petit pédoncule. Ces organes vont fleurir au printemps et si tout se passe bien, donner des fruits.
Au contraire des dards, les boutons à fruits ne peuvent pas régresser. Vous pouvez donc tailler juste au-dessus sans risque.
Dans l’idéal, ne conservez qu’un seul bouton à fruit par coursonne, les fruits seront plus gros et l’activité métabolique de l’arbre sera raisonnablement sollicitée.
Privilégiez toujours les boutons à fruits en éliminant toutes les pousses et autres productions qui peuvent les accompagner sur la coursonne. De cette façon, toute la sève se concentrera sur le bouquet et les fruits seront plus beaux et plus gros.
Ces petits rameaux de 10 à 20 cm de long, assez souples sont appelés des brindilles. Lorsqu’elles sont uniquement constituées d’yeux à bois, supprimez-les purement et simplement. Si elles se terminent par un bouton à fruit, elles prennent le nom de brindilles couronnées et vous les conservez sans y toucher.
Il s’agit du renflement liégeux qui s’est formé lors de la cicatrisation d’une fructification précédente. Il prend le nom de « bourse ». Cette dernière peut porter des dards ou des boutons à fruit. Il faut donc la conserver en se contentant de la « rafraîchir » éventuellement par un petit coup de sécateur pour juste en couper le bout.
Tant que la hauteur finale désirée pour l’arbre n’a pas été atteinte, les tiges principales, que l’on appelle les charpentières, sont allongées chaque année de la longueur d’un sécateur (environ 25 cm). Pour obtenir une branche bien verticale coupez la première année sur un œil dirigé vers la droite, l’année suivante sur un œil orienté vers la gauche et ainsi de suite…
L’arbre n'ayant pas la faculté de guérir ses parties malades ou blessées, il les isole en formant des barrières de protections avec des cellules spécifiques qui empêchent la propagation des agents pathogènes vers les parties saines. On appelle ce principe la compartimentation qui s’apparente à un processus d'auto-guérison. Dans ce contexte, il est inutile de recouvrir les plaies de coupe lorsque leur diamètre ne dépasse pas 5 cm, l’important étant qu’elles soient nettes et propres.
Oui car elle consiste à supprimer le plus possible de pousses inutiles afin de privilégier la mise à fruits, tout en conservant la forme structurelle de l’arbre. La taille trigemme a pour but de rapprocher les productions des branches charpentières et de raccourcir les coursonnes.
Le but consiste à simplifier l’aspect des productions secondaires (coursonnes) et ne pas les laisser se ramifier. Privilégiez toujours la partie située la plus près de la branches charpentière.
Utilisez un sécateur parfaitement affûté, dont la lame sera régulièrement frottée avec un chiffon imbibé d’alcool, pour éviter tout risque de transmission de maladies. Cette précaution doit être prise systématiquement chaque fois que vous intervenez sur un nouvel arbre.
L’affûtage des lames est primordial. Pour le tranchant, vous pouvez utiliser une meule. Affinez ensuite le fil avec une pierre au corindon que vous trempez dans l’huile ou le pétrole. Passez la pierre le long du tranchant en appuyant bien pour lui redonner sa texture lisse. Fignolez le travail avec une pierre de l’Arkansas dont le grain très fin permet à la lame de couper comme un rasoir.
Nous venons de détailler la taille d’hiver. Pour optimiser la production fruitière, diverses opérations : pincement, ébourgeonnement, éclaircissage, taille en vert… sont recommandées en cours de végétation, mais ceci est une autre histoire…