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Comment se nourrissent les plantes, nos conseils pour bien les fertiliser [2/2]

Patrick Mioulane vous propose chaque mois de découvrir la tâche jardinière à effectuer. Parce que le jardin évolue et a besoin d’entretien tout au long de l’année, ne passez pas à côté des conseils avisés de notre expert du jardin.

Pourquoi utiliser des engrais ?

Bien qu’elles synthétisent elles-mêmes leur nourriture comme nous l’avons vu au début de cet article, les plantes ne vivent pas que d’air, d’eau et de lumière. Ce sont bien les sels minéraux détaillés plus haut qui les nourrissent. Il y a donc exportation par les végétaux de ces éléments constitutifs du sol et par conséquent appauvrissement des réserves au fil du temps. C’est d’autant plus marquant avec les cultures à rotation rapide comme celles du potager. Par ailleurs la notion de productivité induite par la culture des légumes implique nécessairement des ponctions dans le sol.

Il faut noter aussi que de nombreux sols manquent naturellement d'un ou plusieurs éléments nutritifs et ont besoin par conséquent une fertilisation. Par ailleurs, du fait du volume de substrat limité, les plantes cultivées en pots, bacs et jardinières (à l’intérieur et à l’extérieur) nécessitent des apports d’engrais plus réguliers et plus importants que les végétaux plantés en pleine terre. Le plus riche des terreaux, apporte tout juste de quoi nourrir une plante pendant une saison. Ensuite l’engrais devient indispensable.

 

De la nourritures équilibrés pour les plantes

Tous les engrais (ou presque) proposés aux jardiniers amateurs sont des produits dits « complets », c’est-à-dire renfermant les trois substances majeures : azote (N), phosphore (P) et potassium (K), de la magnésie (MgO) et très souvent un ensemble d’oligo-éléments.

Au trois lettres N.P.K. (toujours exprimées dans cet ordre), sont associés des chiffres qui expriment toujours un pourcentage de chaque élément. Par exemple, un engrais 12.10.15 contient 12 % d’azote, 10 % d’acide phosphorique et 15 % de potasse.

 

Quel engrais choisir ?

Le commerce vous offre l’embarras du choix pour ce qui concerne les engrais. Pour vous aider, les fabricants déclinent leurs produits par types de cultures : engrais « plantation », « plantes vertes », « fruits », « fleurs » « légumes », « potager », « bulbes », « plantes de terre de bruyère », plantes méditerranéennes » mais aussi par plantes : « géraniums », « conifères », « agrumes », « fraisiers », « tomates », » « rosiers », « orchidées », « cactus », « oliviers », « palmiers », etc. On trouve même des préparations très spécifiques telles des engrais « buis », « dipladénia », « bonsaïs » …

Disons pour simplifier que les produits les plus pointus sont destinés aux amateurs les moins avertis. En donnant de l’engrais « agrumes » à un citronnier, vous êtes certain de ne pas faire d’erreur dans l’équilibre des éléments nutritifs. Mais il n’est pas du tout incongru d’utiliser pour ce citronnier un engrais « fruits », « tomates » ou « fraisiers », dans le but de stimuler la production des citrons. Ce sont des engrais riches en potasse, élément qui agît sur la production des fruits.

Dans le même ordre d’idées, l’engrais « géraniums » convient bien évidemment à toutes les plantes à fleurs d’été. Quant aux engrais « universels », ils démontrent si besoin étant que l’important, c’est de nourrir les plantes et que la composition exacte importe assez peu, dans la mesure où le sol ne présente pas de carence particulière bien sûr.
La formulation des engrais est liquide, solide ou soluble. L’engrais liquide est le plus employé pour tout ce qui concerne les cultures en pots à la maison, sur le balcon ou dans le jardin.

Pour des raisons pratiques, on préfère les engrais solides (granulés) pour les applications sur des surfaces importantes, notamment les pelouses, les haies, les massifs d’arbustes et de vivaces, etc. Une fois épandus sur le sol, ils sont enfouis par un léger griffage. Beaucoup d’engrais solides offrent l’avantage d’une action lente et progressive nécessitant seulement une ou deux applications par an.

Les engrais solubles représentent un compromis entre les deux précédents. Ce sont le plus souvent des poudres (parfois des blocs) qui se délitent dans l’eau d’arrosage. Les engrais solubles sont généralement plus concentrés et ils reviennent moins cher à unité fertilisante égale.

Les engrais foliaires (peu répandus, mais intéressants) se pulvérisent directement sur la plante. Leur point fort est un effet rapide.

 

Quand et comment apporter l’engrais ?

Dès que vous observez un ralentissement dans la croissance ou la floraison d’une de vos cultures (et surtout chez les plantes en pots), il est nécessaire de les nourrir avec un apport d’engrais. Respectez toujours les dosages indiqués sur les emballages comme des indications maximales et ne surdosez jamais.

D’une manière générale les engrais ne sont utilisés que pendant la période de végétation (de mars à octobre). Pour la majorité des cultures du jardin, deux applications d’engrais (granulés) entre avril et juin, puis entre début septembre et début octobre suffit.

Attention, durant les périodes de canicule (+ de 28 °C), il faut vous abstenir d’apporter de l’engrais,
Ne donnez jamais d’engrais, même sous forme liquide, à une plante qui manifeste des signes de manque d’eau. En effet, en absorbant avidement un liquide chargé en sels minéraux, elle va sur suralimenter ce qui risque d’entraîner des brûlures sur le feuillage. Arrosez d’abord à l’eau claire pour humidifier le substrat, Distribuez l’engrais dès que la plante a retrouvé la rigidité de son feuillage et que le sol associe fraîcheur et souplesse. Un surplus d’engrais n’est jamais profitable à la plante.

En fin d'hiver, donnez chaque année à vos arbres et arbustes un engrais complet enrichi en oligo-éléments (en particulier en fer et en manganèse, que les racines ont du mal à puiser si le sol est calcaire). Cet apport facilite l'entrée en croissance des plantes au printemps, moment où elles se montrent particulièrement fragiles.
La fréquence des apports d’engrais dépend de la formulation et de la présentation des produits. La tendance est à l’engrais à libération lente qui se diffuse au fur et à mesure des besoins de la plante Il ne migre pas dans le sol, ce qui évite tout risque de pollution. Pour les plantes en pot, ce type de fertilisant est présenté sous forme de bâtonnets, de granulés ou de dés. Un seul apport suffit pour 3 à 10 semaines.

Considérée comme une nourriture d’appoint, la fertilisation foliaire est très utile après des moments de stress, notamment une forte chaleur ou un épisode de sécheresse. Elle aussi conseillée en cas de carence sévère d'un élément nutritif. Les éléments fertilisants pénètrent par les pores de la feuille (stomates). Ces derniers étant concentrés sur la face inférieure des feuilles, il faut en tenir compte et vaporiser sous le feuillage.

 

Un bon conseil pratique

Pour toutes les plantes en pot (dedans/dehors), je fabrique une solution très peu concentrée en diluant un bouchon d’engrais liquide dans un gros arrosoir (10/12 l). Ensuite, j’arrose en permanence avec ce qui produit une fertilisation très « douce » et surtout régulière. Succès garanti sans risque ! Attention, toute solution fertilisante que vous avez préparée doit être utilisée dans un délai de 8 à 10 jours maximum.

 

Les engrais verts, une fertilisation écologique

On désigne sous le terme « engrais vert » des plantes de croissance rapide, qui se développent même en arrière-saison, en couvrant le sol de façon importante. Sur une période courte, elles constituent une forte quantité de matière organique, que vous allez pouvoir récupérer pour enrichir naturellement votre terrain.

L’enfouissement s’effectue généralement en automne. Les engrais verts stimulent la vie microbienne du sol et constituent un réservoir d’humus t par l'incorporation des parties aériennes des plantes dans le sol et par les racines qui y restent et s’y décomposent.

Les plantes les plus couramment utilisées sont : féverolle, moutarde, phacélie, seigle, trèfle incarnat, vesce.

 

Les engrais naturels risquent de devenir obligatoire

Le sénateur Joël Labbé qui a déjà fait interdire pour les usages non agricoles (l’ensemble des espaces verts, publics ou privés, et les jardins des particulier) les produits phytosanitaires de synthèse depuis janvier 2019, a fait introduire dans la Loi Climat et Résilience du 20 août 2021, l’interdiction à partir de 2024 pour les mêmes usages non agricoles, des engrais de synthèse.

Il va donc falloir s’orienter vers des ressources uniquement naturelles pour la fertilisation de nos jardins. Aujourd’hui on trouve couramment dans le commerce de la corne broyée et torréfiée (13 à 14 % d’azote organique) du guano provenant des fientes d’oiseaux marins (N 13, P 9, K 2), de la farine d’arêtes de poissons (N 6, P 16), du sang desséché (12 % d’azote organique), du tourteau de ricin (N 4,5, P 2, K 1,4). Apparaissent aussi petit à petit des produits utilisant diverses matières naturelles : farine de plumes, vinasse de betterave, peaux de banane, des cabosses de cacao, du marc de café, sans oublier les extraits d’algues et les fameuses macérations de plantes (purins) : ortie, consoude, prêle, fougère, sureau, etc. Et même des déjections de scarabées (frass) !

Il existe déjà des gammes d’engrais naturels complets qui utilisent les matières premières citées ci-dessus avec des phosphates et des potasses extraits dans des mines. Ils doivent être privilégiés par les débutants car une fertilisation à trop forte dominante organique peut entraîner des déséquilibres et surtout des excès d’azote (qui peuvent favoriser la prolifération de certaines maladies et ravageurs, notamment les pucerons).

Cet article a mis en évidence que nourrir les plantes ce n’est pas les doper. Il n’est pas question d’accélérer leur croissance ou d’intensifier leur productivité, mais leur permettre de disposer de tous les éléments dont elles ont besoin pour l’équilibre de leur métabolisme. Des cultures fertilisées raisonnablement sont plus équilibrées, plus belles, plus goûteuses et même plus résistantes aux maladies.

 

« Tout l’engrais humain et animal que le monde perd, rendu à la terre au lieu d’être jeté à l’eau, suffirait pour nourrir le monde. »
(Victor Hugo, 1802-1885, romancier et poète français ; Les Misérables, 1862)

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